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États-Unis : Goldman Sachs, silence total sur l’abandon d’une enquête

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Le département américain de la justice a décidé vendredi 10 août de ne pas poursuivre Goldman Sachs à la suite de l’enquête lancée sur les transactions des prêts hypothécaires subprime. La veille, Goldman Sachs avait indiqué dans un document boursier que la SEC, le régulateur des marchés boursiers outre-Atlantique, avait abandonné une autre enquête liée à des produits financiers adossés à des titres immobiliers. Étrangement, ces informations ont peu fait polémique aux États-Unis.

Seul Carl Levin, le sénateur du Michigan qui avait demandé l’année dernière que le ministère de la justice se penche sur la question à la suite d’une enquête du Sénat, et qui préside la commission sénatoriale en charge de l’enquête, a réagi vendredi : “Que la décision du ministère de la justice soit le résultat de lois – ou d’autorités – faibles, les actions de Goldman Sachs étaient trompeuses et immorales (…) Ces actions ont contribué à la crise financière qui nous a presque plongés dans une deuxième Grande Dépression.”

Paradoxalement, le New York Times note que si la conclusion de l’affaire a fait peu de bruit, elle n’a été rendue publique que parce que le dossier avait “reçu une attention médiatique particulière” – l’un des critères qui permettent au ministère de la justice de rompre le silence et de s’exprimer sur une affaire en cours. Le ministère avait affirmé dans un communiqué vendredi qu’“il n’y a pas de base solide pour entamer des poursuites pénales à l’encontre de Goldman Sachs ou de ses employés”.

Qui est responsable de la crise financière ?

Cette décision du département de la justice est, selon le journal, “l’indication la plus récente que les enquêtes fédérales sur la crise financière s’essoufflent, alors que les dates butoir pour clore les affaires approchent”. En effet, pour beaucoup de titres adossés à des créances hypothécaires (“mortgage-backed security” en anglais), 2012 marque la date limite pour se retourner contre leurs émetteurs.

Neil Barofsky, professeur de droit à la New York University s’inquiète de cette décision du ministère dans Business Insider : “Cela nous rappelle qu’aucun individu, ni aucune institution n’a jusqu’à maintenant été tenu responsable pour son rôle dans la crise financière.  Sans cette prise de responsabilité, les scandales sans fin touchant les mégabanques continueront inévitablement.”

Le Financial Times revient lui aussi sur la question de la responsabilité : “Cette décision va faire rejaillir le débat sur les responsabilités individuelles quant à la vente de titres adossés à des créances hypothécaires avant la crise.” “Ce problème pourrait revenir avant l’élection présidentielle de novembre. En janvier, le président Barack Obama a en effet annoncé la création d’un groupe de travail pour enquêter sur les abus en termes de titres immobiliers, mais il est toujours attendu.”

Le Monde


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